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DIRECTIVES POUR LA REDACTION DES RAPPORTS DE RECHERCHE
 

Deux courts rapports de recherche d‘environ 1000 mots (pas moins de 800 et pas plus de 1200 mots), représentant 25 % de la notation, sont à remettre remettre les 4 novembre et 16 décembre pour le gr.30 et les 6 novembre et 18 décembre le gr.50.

Étapes

Choisir une œuvre en arts visuels, architecture, cinéma, danse, design, musique ou théâtre, réalisée entre 1900 et 1950 (ni avant ni après), et qui ait une relation claire avec les mouvements, les artistes, les œuvres étudiées durant le cours.

Le rapport doit contenir les parties et les éléments suivants :

  1. Identification de l’œuvre : préciser l’auteur (nom suivi du prénom), le titre de l’œuvre, l’année de sa réalisation et toutes les autres données pertinentes, selon la discipline, quant aux procédés et matériaux (dimensions ou durée).

  2. Description des principales caractéristiques (formelles, iconographiques) de l’oeuvre.

  3. Situation dans l’ensemble de l’œuvre de l’artiste. Préciser quel rôle joue l‘œuvre dans le cheminement de l’artiste; notamment, à quelle série ou période elle appartient.

  4. Situation dans le contexte socio-historique, intellectuel et artistique.

  5. Analyse synthétique permettant de réfléchir en quoi l’œuvre, dans les techniques, les motifs, le sujet traité ou tout autre élément qui la compose, reflète ou révolutionne les courants politiques, sociaux et artistiques de son époque.

  6. Conclusion : préciser selon les données que vous avez pu collecter l’importance de l’œuvre dans l’art du 20e siècle, ses effets et ses incidences.

Votre travail doit également comprendre une bibliographie complète des ouvrages consultés. La bibliographie doit être sur une page distincte du texte, à la suite de votre travail.

La bibliographie doit comporter au moins 5 titres pertinents outre les références Internet. La prudence est requise en ce qui concerne les références Internet. Indiquez non seulement l’adresse électronique, mais précisez aussi qui en est l’auteur ou à quelle l’institution est rattachée la production du document.

Séparez et identifiez clairement chacune des parties du travail (Identification de l’œuvre, Description des principales caractéristiques de l’œuvre, Situation de l’œuvre dans l’ensemble du parcours de l’artiste, Situation dans le contexte socio-historique, politique et artistique, Analyse synthétique, Conclusion).

L’objectif du travail n’est pas de réaliser une biographie de l’artiste, mais de produire une analyse de l’œuvre. Les informations de nature biographiques ne sont pertinentes qu’à la condition d’éclairer la compréhension de l’œuvre.

La présentation de votre rapport de recherche doit être soignée. Votre méthodologie se doit d’être logique et constante. L’utilisation d’un guide de méthodologie est recommandée.

Votre travail sera rédigé à interligne double, caractère 12 points. Vous devez inclure une page de présentation. En première page une reproduction de l’œuvre (en couleur si possible lorsque celle-ci est fondamentale pour l'oeuvre étudiée) et sa fiche technique. En dernière page vous joindrez le tableau des critères d'évaluation, qui vous sera transmis en cours.

   
 

Critères d’évaluation des rapports de recherche :

  • Qualité de la description /20

  • Profondeur de la réflexion, pertinence, précision et originalité du commentaire /30

  • Originalité du sujet (œuvre peu documentée) /10

  • Pertinence de la bibliographie et richesse des références /20

  • Qualité de la présentation matérielle /10

  • Qualité de l’expression écrite /10

  • Total /100

   
Exemple 1

Braque, Georges
Compotier et verre
Fusain, papier faux bois collé sur papier
62 X 44,5 cm
1912

Principales caractéristiques

Cette œuvre, réalisée en septembre 1912, montre des traits et des dégradés exécutés au fusain évoquant des objets de nature morte, auxquels se joignent des fragments de papier imitant le grain du bois de chêne... (À développer)

Situation de l’œuvre dans le parcours de l’artiste

Fasciné par l’œuvre de Paul Cézanne, Braque fait en 1908 un séjour à l’Estaque pour peindre dans ce lieu où Cézanne avait lui-même réalisé de nombreux paysages.  Avec les œuvres peintes à l’Estaque, Braque initie la première phase du cubisme, qui sera ensuite désignée comme étant la période dite «analytique» du cubisme.  Dans cette période, la forme est analysée, c’est-à-dire déconstruite et fragmentée 1.

En septembre 1912, Braque se procurait un rouleau de papier faux bois dans une boutique de peintre décorateur d’Avignon 2.  C’est à partir de cette bande de fausse matière qu’il réalisera les premiers «papiers collés». Avec ces premiers papiers collés Braque inaugurait une seconde phase du cubisme qui sera dite «synthétique».

Compotier et verre, réalisé dans la première quinzaine de septembre 1912, est considéré par Braque lui-même comme étant le premier papier collé.  Braque partagera ses expérimentations avec Picasso qui lui écrit  le 9 octobre 1912 : « Mon cher ami Braque, je emploie tes derniers procédés paperistiques et pusiereux (sic) 3 ».  (À développer)

Situation de l’œuvre dans le contexte socio-historique, politique et artistique

Durant la première décennie du 20e siècle, de nombreux artistes se détournent des préoccupations purement optiques ou sensorielles issues de la peinture impressionniste et du post-impressionnisme de Gauguin et van Gogh.  À l’exemple des Seurat et Signac qui, par le divisionnisme s’efforcent de donner à la touche une régularité et une rationalité4, ils s’orientent plutôt vers une peinture plus raisonnée.  Cette position sera résumée par Picasso dans sa désormais célèbre déclaration : «Je peins les objets comme je les pense, non comme je les vois»5.  Le cubisme s’inscrit dans cette attitude... (À développer)

Conclusion

La contribution de Braque au cubisme est importante et a été longtemps sous-estimée6.  Les papiers collés auront un effet très percutant dans l’art du début du 20e siècle.  Le procédé de collage sera repris et développé tout autant par les constructivistes et les surréalistes… (À développer, donner des exemples, etc.)

Notes et références (à placer en bas de page)
NB : Il importe que toutes les sources des informations et des citations soient indiquées par des notes appropriées.
  1. Voir au sujet de ces phases, John Golding, Cubism, a History and an Analysis, 1907-1914, Boston, Boston Book ans Art Shop, 1968, 208 p. (Édition américaine révisée).

  2. I. Monod-Fontaine, « Braque, la lenteur de la peinture », dans Georges Braque, les papiers collés, Centre Georges Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris, 1982, pp. 37-42, p.39.

  3. Cité par I. Monod-Fontaine, ibid., p.41. Les procédés «pusiereux» (poussiéreux) dont parle Picasso sont l’adjonction de matière (sable, verre pilé, etc.) que Braque expérimentait durant cette période.

  4. Voir Pierre Daix, Cubists and Cubism, New York, Éd. Skira-Rizzoli, 1982, 170 p.

  5. Cité par Alberto Martini, Picasso, Paris et 0ilan, Hachette-Fabri, 1969, document non paginé.

  6. Ce que veut corriger notamment le texte d’Isabelle Monod-Fontaine.

Bibliographie
  • Barr, Alfred H., Cubism and Abstract Art, The Museum of Moderrn Art, New York, 1936.

  • Cooper, Douglas, The Cubist Epoch, New York, Phaidon Publishers, 1971, 320p.

  • Daix, Pierre, Cubists and Cubism, New York, Éd. Skira-Rizzoli, 1982, 170 p.

  • Golding, John, Cubism, a History and an Analysis, 1907-1914, Boston, Boston Book ans Art Shop, 1968, 208 p. (Édition américaine révisée)

  • Greenberg, Clement, «The Pasted-paper Revolution», Art News, septembre 1958, pp. 46-49.

  • Monod-Fontaine, Isabelle, Braque, la lenteur de la peinture, dans Georges Braque, les papiers collés, Centre Georges Pompidou, Musée national d'art moderne, Paris, 1982, pp. 37-42.

  • Zervos, Christian, «Georges Braque et le développement du Cubisme», Cahiers d'Art, 1932, no 1-2.

Exemple 2

Renoir, Jean
Partie de campagne
Film, noir et blanc, 35mm
40 minutes
Tourné en 1936, sorti en 1946

Description des principales caractéristiques de l’œuvre

L’œuvre de Jean Renoir, tournée à l’été 1936 sur les bords du Loing, est une adaptation de la nouvelle de Guy de Maupassant Une partie de campagne1. Le film reprend la trame narrative de la nouvelle : M. Dufour, quincaillier parisien, accompagné de sa femmes, sa fille, sa belle-mère et de son commis Anatole, promis à sa fille, vient passer une journée à la campagne pour goûter aux « joies de la nature ». Dans une auberge où ils font halte, ils rencontrent deux canotiers qui font la cour à Mme et Melle Dufour. A partir de cette trame simple, Renoir va élaborer tout un imaginaire entre cinéma et peinture, entre naturalisme et impressionnisme, composé de séquences tournées en décor naturel et son direct. (À développer)

Situation de l’œuvre dans l’ensemble du parcours de l’artiste

Partie de campagne n’est ni la première ni la dernière adaptation d’une œuvre littéraire. On peut citer entre autres ses deux adaptations de romans d’Emilie Zola Nana en 1926 et La Bête humaine en 1938.

Entre deux grosses productions Le Crime de Monsieur Lange et Les Bas fonds (tournés également en 1936), Partie de campagne apparaît comme un petit film tourné à la va vite par « une bande de copains ». Renoir ne terminera d’ailleurs pas le film en 1936 et partira sur le tournage des Bas fonds. Par la suite la guerre et son départ pour les Etats-Unis laisseront le film inachevé, jusqu’à ce qu’en 1946, Marguerite Renoir reprenne les bobines pour les monter.

Par son histoire et contrairement aux autres adaptations littéraires que propose Renoir, Partie de campagne est difficile à situer dans le parcours de Renoir. Pour la plupart des critiques cinématographiques (comme André Bazin2 notamment) Partie de campagne relève plus d’une tendance réaliste alors que les films des années 30 de Renoir sont avant tout marqués par un profond engagement politique (on peut penser ici à La Grande illusion et La Marseillaise de 1937, La Bête humaine de 1938 ou encore La Règle du jeu de 1939). (À développer)

Situation de l’œuvre dans le contexte socio-historique, politique et artistique

En 1936 en France le parti populaire de Léon Blum (réunissant le parti socialiste, le partir radical et le parti communiste) porté au pouvoir au mois de mai de cette même année offre les premiers congés payés. Partie de campagne semble participer de cet élan. (À développer)

Dans le milieu cinématographique la période de l’entre-guerres (années 20 et 30) en France est généralement désignée comme celle du « réalisme poétique » avec des réalisateurs tels que René Clair, Marcel Carné, Max Ophuls et des auteurs comme Jacques Prévert. (À développer)

Analyse synthétique

Partie de campagne, adaptation d’un roman du 19e siècle, permet à Renoir de reconstituer l’époque cinématographique idéale selon lui : 1860. Pourtant, c’est bien des techniques novatrices pour l’époque que Renoir explore avec ce film (son direct, décor naturel). L’ensemble donne l’impression d’une image vive, impulsive se rapprochant de l’idée du cinéma dit « direct », car au-delà d’une reprise des courant littéraires (naturalisme) ou picturaux (impressionnisme), Renoir donne à penser toute l’originalité de l’image cinématographique, « l’image en mouvement ».

(Développer en prenant une séquence, un thème ou un motif qui permet d’illustrer le propos). Exemple ici : La séquence de la balançoire ici rappelant la capture de l’instant évoquée par le tableau d’Auguste Renoir La Balançoire3, lui-même inspiré des Hasards heureux de l’escarlopette4 de Fragonard, dépasse cependant les citations picturales pour proposer une véritable réflexion sur l’image cinématographique. La séquence en donne ainsi à voir et à penser les différentes ouvertures qu’offre l’image cinématographique telle que la profondeur de champ, le cadre dans le cadre, le champ/contre champ etc. (À développer)

Conclusion

Partie de campagne, le petit film oublié, le film-poème inclassable entre réalisme poétique et engagement politique porte cependant en lui un mouvement qui va inspirer autant le cinéma que la photographie et qui se résume dans la célèbre phrase d’Henri Cartier-Bresson : « être là ». Renoir pose ainsi avec ce film les jalons d’un cinéma plus « direct » relevant d’une petite production, sortant des studios, tourné « entre amis » et explorant les possibilités d’une caméra mobile ce que reprendront après lui les jeunes « turcs »5 de la nouvelle vague dans les années 50.

Ce mouvement en germe est d’autant plus perceptible lorsqu’on regarde l’équipe technique du film qui compte nombre de ceux qui allaient devenir les grands noms du cinéma et de la photographie des années 40 mais surtout 50 et 60 (Henri Cartier-Bresson, Luchino Visconti, Jacques Becker ou encore Joseph Kosma pour la musique). (à développer)

Notes et références (à placer en bas de page)
  1. Maupassant, Guy, Une partie de campagne, Paris, LGF éditions, 1995 [1881].

  2. Voir : Bazin, André, Jean Renoir, Paris, éd Gérard Leborvici, 1989.

  3. Renoir, Auguste, La Balançoire, Huile sur toile, 92x73 cm, 1876, Musée d’Orsay, Paris.

  4. Fragonard, Jean-Honoré, Les Hasards heureux de l’escarlopette, Huile sur toile, 81x64, vers 1767, Wallace Collection.

  5. Le terme « jeunes turcs » désigne les jeunes critiques des Cahiers du cinéma polémiquant contre la « vieille école cinématographique », revendiquant le réalisateur comme l’auteur premier du film et passant à la réalisation tels que Rohmer, Chabrol, Truffaut ou Godard au début des années 50.

Bibliographie
  • Bazin, André, Jean Renoir, Paris, éd Gérard Leborvici, 1989

  • Curchod, Olivier, Partie de campagne, Paris, Nathan, 1995

  • Poulle, François, Renoir 1938 ou Jean Renoir pour rien ?Enquête sur un cinéaste, Paris, Editions cerf, 1969

  • Renoir, Jean, Ecrits (1926-1971), Paris, Pierre Belfond, 1974

  • Renoir, Jean, Entretiens et propos, Paris, éd Etoile, 1979

  • Villain, Dominique, L’Oeil à la caméra, Paris, éd Etoile, seuil, 1984

Fiche technique

Titre original : Partie de campagne
Réalisation : Jean Renoir
Assistants de réalisation : Jacques Brunius, Jacques Becker, Yves Allégret, Henri Cartier-Bresson, Claude Heymann, Luchino Visconti.
Scénario et dialogues : Jean Renoir d’après Une partie de campagne de Guy de Maupassant
Production : Pierre Braunberger
Photographie : Claude Renoir
Opérateur : Jean Bourgoin
Assistants opérateur : Albert Viguier et Eli Lotar
Décors : Robert Guy
Montage : Marguerite Houllé Renoir
Musique : Jospeh Kosma
Son : Joseph de Bretagne et Marcel Courmes
Tourné en 1936 à Montigny-sur-Loing (France)
Format : Noir et blanc, 35mm.
Durée : 40 minutes
Sortie : 8 mai 1946

   


CONSIGNES POUR LES EXAMENS
 

Deux examens, représentant chacun 25 % de la notation, pour un total de 50%, auront lieu en classe les 4 novembre et 16 décembre pour le Gr.30 et les 6 novembre et 18 décembre pour les Gr.50. Pour chacun d‘entre eux la note sera calculée sur 100 et aucun matériel (notes de cours, livres ou références) ne sera permis. Les deux examens se composeront de questions appelant des réponses brèves ou à développer. Pour chacune des questions sera accordé un nombre de point (indiqué à la suite de la question). Pour chaque examen 10 points seront accordés pour la qualité de la présentation et de la rédaction (expression et orthographe). Les questions des examens seront tirées des questions posées et envoyées chaque semaine (déposées sur MoodleUQAM) dont les réponses figurent dans les textes du recueil et dans les notes de cours (les PowerPoint sont aussi déposés sur MoodleUQAM chaque semaine).

Le premier examen portera sur les notes de cours et les textes du recueil de la première partie de la session (durée 2h).

Le second examen portera sur les notes de cours et les textes du recueil de la seconde partie de la session, (durée 2h).

A eux deux les examens aborderont chacun l'ensemble des disciplines abordées durant le cours Paradigmes et aux enjeux des arts durant la première moitié du 20e siècle (histoire, histoire de l’art, théâtre, cinéma, danse, musique, design et architecture).

   
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