Artiste Diego Rivera
Œuvre L’Homme maître de l’univers ou L’Homme dans la machine du temps
Date de création 1934
Dimension 4,85 x 11,45 m
Média Fresque
   
Principales caractéristiques

Cette œuvre est une fresque gigantesque, peinte sur un mur du Palais des Beaux-Arts à Mexico au Mexique. Elle a été réalisée en 1934 par Diego Rivera, muraliste mexicain. 1

Cette fresque, d’une grandeur monumentale (4,85 x 11,45 m), représente un ouvrier entouré de toutes les possibilités qui lui sont offertes dans la vie. Cette œuvre a été faite en l’honneur des travailleurs américains. On remarque le style de l’artiste par les couleurs, par les masses et les formes qu’il donne aux éléments de sa fresque. Toutefois, même si elle était d’une splendeur inimaginable, elle fut quand même détruite à cause du message qu’elle véhiculait.

Son titre est «L’Homme maître de l’univers» qui est en fait une réplique de «L’Homme à la croisée des chemins». 2. Cette dernière avait été commandée par la très célèbre famille Rockefeller et a été détruite sous la demande de cette même famille. La raison de cette requête est que la peinture représentait un «danger» à leur intégrité américaine. Toutefois, elle ne représente pas seulement une idéologie communiste, elle transmet également l’histoire de toute révolution. Qu’elle soit mexicaine ou russe, Diego Rivera démontre l’évolution de l’humanité et ce également au niveau scientifique avec les théories de Charles Darwin, présent à gauche de la fresque.

Situation dans l’œuvre de l’artiste L’illustre muraliste est né le 8 décembre 1886 à Guanajuato au Mexique 3. Il a fait plusieurs voyages en Europe et a connu certains mouvements artistiques tels que le surréalisme. Toutefois, c’est son séjour en Russie qui marquera le plus sa carrière, ou plutôt sa vocation artistique.

Il adhère au parti communiste et se lie d’amitié avec Trotski durant son voyage. Nous notons cette influence politique sur l’ensemble de son œuvre. Ses fresques sont imprégnées par l’envie de dénoncer l’injustice faite à la population mexicaine.

C’est dans les années 1930 qu’il obtient des contrats pour faire des fresques aux États-Unis. Il passa du temps à San Francisco, à Détroit et à New York 4. C’est à ces périodes qu’il confectionne «L’Homme à la croisée des chemins» et qu’il se fait connaître mondialement par son engagement politique. Déçu des tournures des événements à New York, où l’on détruit sa peinture, on lui proposa de refaire cette œuvre dans les murs du palais des Beaux-Arts au Mexique.
Situation dans son contexte Depuis la Première Guerre mondiale, avec l’avènement du mouvement Dada, le monde artistique prend une voie plus contestataire. Les artistes sont révoltés par la violence des guerres et décident de se rebeller contre toutes attentes ou règles artistiques. Diego Rivera, lui, se joint à ces idéologies et prend position aux côtés du prolétariat et de l’internationale communiste. Il fraternise également avec les surréalistes et signe un manifeste avec André Breton pour un art révolutionnaire.

Toutefois, pendant qu’il se fait des camarades en Europe, il se fait également des ennemis sur le continent américain. C’est en 1917 que la Révolution bolchevique prend de l’ampleur et répand son idéal à travers le monde. Toutefois, ce monde fut divisé en deux : le monde communiste et celui du capitalisme.
Incidences L’idéalisme de Diego Rivera ne plait pas aux Nord-Américains des États-Unis. Sa fresque fut détruite seulement lorsque l’on se rendit compte qu’une présence «indésirable» aux Américains, hantait la scène. Les fantômes de Lénine, de Marx, de Engels et la prestance de Trotski. Même si l’on dénombre d’autres facteurs aux scandales, c’est la présence marquante du communisme dans l’œuvre qui ne plait pas à la richissime famille Rockefeller.

Par contre, cette œuvre n’est pas la seule qui démontre les pensées révolutionnaires de l’auteur. Durant presque toute sa vie, Diego Rivera peignit des fresques qui montrent des scènes de la vie des paysans et des ouvriers mexicains. Il souligne le combat de ses camarades pour l’obtention d’une vie meilleure dans ce monde assoiffé par l’argent et le pouvoir.
 

1 O. MORDREL, Rivera, les fresques de Mexico, Paris, Éditions Atlas, 1984, pages 34-35.

2 Ibid., p.7.

3 A. KETTENMANN, Diego Rivera 1886-1957. Un esprit révolutionnaire dans l’art moderne, Allemagne, Éditions Taschen, 1997, p. 52.

4 P. MARNHAM, Diego Rivera, le rêveur éveillé, Traduit de l’anglais par André Roche, Paris, Éditions Seuil, 2000, p. 259.

Bibliographie HAMILL, Pete, Diego Rivera, New York, Abrams, 1999, 207 pages.

KETTENMANN, Andrea, Diego Rivera 1886-1957. Un esprit révolutionnaire dans l’art moderne, Allemagne, Éditions Taschen, 1997, 95 pages.

MARNHAM, Patrick, Diego Rivera, le rêveur éveillé, Traduit de l’anglais par André Roche, Paris, Éditions Seuil, 2000, 393 pages.

MORDREL, Olier, Rivera, les fresques de Mexico, Paris, Éditions Atlas, 1984, 76 pages.
Commentaire
Carolina Alvarez
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