Artiste Diego Rivera
Œuvre Unité communiste (dix-neuvième panneau de Portrait of America)
Date de création 1933
Dimension 5’ 3¾" x 6’ 7¼",
Média Fresque
   
Principales caractéristiques

Cette œuvre est l’une des nombreuses fresques qui relatent le goût politique de Diego Rivera, grand muraliste mexicain 1. Elle a été réalisée en 1933, dans le cadre d’un contrat qu’il avait obtenu pour l’École des nouveaux travailleurs 2.

Mesurant 5’3¾"x6’7¼" 3, cette fresque, qui se nomme L’Unité communiste, est relativement grande, mais il en a faites de plus imposantes. Comme plusieurs de ses fresques, cette peinture a été produite en hommage aux chefs de file du parti communiste.

On y remarque la présence de Vladimir Lénine, Karl Marx, Léon Trotski et plusieurs autres grands leaders communistes. Toutefois, nous notons également la présence de Joseph Staline, celui même qui d’après plusieurs hommes politiques de ce monde, a terni l’image de la Révolution russe.

Cette œuvre reflète l’âme de Diego Rivera par ses coups de pinceaux, le choix des couleurs et le caractère et la personnalité qu’il transmet à ses personnages.

Situation dans l’œuvre de l’artiste Diego Rivera était un illustre muraliste mexicain. Il est né le 8 décembre 1886 à Guanajuato au Mexique 4. Il a fait plusieurs voyages en Europe et aux États-Unis. C’est en Russie qu’il trouvera son ardeur artistique et qu‘il entamera sa lutte pour les peuples du monde. C’est également dans ce pays qu’il rencontrera Léon Trotski et c’est à partir de cette union que l’ensemble de son œuvre changera de direction.

Lorsqu’il réalisa L’Unité communiste, qui fait parti d’un ensemble de vingt-et-une fresques (Portrait of America) 5, Diego Rivera venait tout juste de vivre la pire expérience de sa carrière artistique. À cette époque, il avait accepté de nombreux contrats qu’on lui avait proposés aux États-Unis et c’est à New York qu’il fit un tabac. La famille Rockefeller lui avait offert un mur, toutefois, lorsqu’elle se rendit compte du contenu de l’œuvre, elle la fit détruire. L’idéal communiste, le thème dominant de la fresque, avait un goût amer pour cette richissime famille, qui paya tout de même le cachet de l’artiste.

Cela affecta énormément Rivera. Désormais, son seul but était de faire une réplique de ce mur qu’on lui avait enlevé. C’est à ce moment précis qu’il s’arrêta sur l’École des nouveaux travailleurs. Malheureusement, après avoir visité les lieux, il n’y trouva pas un assez grand mur pour la refaire, il décida donc de se lancer dans un autre projet. En peignant le Portrait of America 6 à cet endroit, il avait l’impression que ces fresques appartiendraient réellement aux travailleurs.
Situation dans son contexte Malgré le fait que Diego Rivera était très satisfait de ses fresques de l’École des nouveaux travailleurs, il n’échappa pas à la censure. Son panneau L’Unité communiste fut refusé par le syndicat des travailleurs, car il était jugé «trop communiste » 7.

À cette époque, et encore aujourd’hui, le communisme est une branche très marginale, pour ne pas dire interdite, aux États-Unis. Étant un pays ayant comme économie et idéal le capitalisme, la politique étasunienne n’offre aucune alternative de choix quant aux idéaux politiques.

Les relations entre les États-Unis et la Russie ont très froides pendant plusieurs années (1917, la Révolution russe) et la ligne de pensée américaine n’entretenait aucune forme de relation avec le communisme. La seule idée d’avoir un portait de Lénine et de chefs communistes faisait peur. Voilà pourquoi pendant tant d’années les fresques de Diego Rivera ont choqué l’élite du pays et son gouvernement.
Incidences Donc, même si Diego Rivera avait beaucoup de difficulté à faire accepter ses fresques par une grande partie des Américains, personne ne pouvait lui enlever sa passion et son goût de peindre.

Pour ce qui est de la fresque détruite au Rockefeller Center, il trouva un mur assez grand au Mexique et en fit la réplique. C’est évident qu’il ne ressentit pas la même satisfaction qu’en territoire américain, mais il put tout de même faire un travail grandiose aux États-Unis en faisant Portait of America. Encore une fois, il fut frustré par le refus de L’Unité communiste, mais celle-ci ne fut pas détruite, car un collectionneur privé l’acquit.
 

1 Pete Hamill, Diego Rivera, New York, Abrams, 1999, p. 168.

2 Bertram D. Wolfe, La vie fabuleuse de Diego Rivera, Traduit de l’américain par Régine Cavallaro, Paris, Éditions Séguier, 1994, p. 244.

3 Pete Hamill, op. cit., p.168.

4 A. KETTENMANN, Diego Rivera 1886-1957. Un esprit révolutionnaire dans l’art moderne, Allemagne, Éditions Taschen, 1997, p. 52.

5 Bertram D. Wolfe, op. cit., p.245.

6 Ibid., p.244.

7 Ibid., p.245.

Bibliographie HAMILL, Pete, Diego Rivera, New York, Abrams, 1999, 207 pages.

KETTENMANN, Andrea, Diego Rivera 1886-1957. Un esprit révolutionnaire dans l’art moderne, Allemagne, Éditions Taschen, 1997, 95 pages.

MARNHAM, Patrick, Diego Rivera, le rêveur éveillé, Traduit de l’anglais par André Roche, Paris, Éditions Seuil, 2000, 393 pages.

WOLFE, Bertram D., La vie fabuleuse de Diego Rivera, Traduit de l’américain par Régine Cavallaro, Paris, Éditions Séguier, 1994, 337 pages.
Commentaire
Carolina Alvarez
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