Artiste Amedeo Modigliani
Œuvre Hanka Zborowska au bougeoir
Date de création 1919
Dimension 50 x 30 cm
Média Huile sur toile
   
Principales caractéristiques

Cette œuvre de Modigliani, réalisée en 1919, représente le portrait d’une de ses proches. Il fut peint peu de temps avant le décès de l’artiste et en réalité, on réalise que Modigliani peint sa propre souffrance. Hanka Zborowska au bougeoir est un bon exemple de la sorte « d’épidémie » qu’ont ses modèles qui se déforment de plus en plus : visages fermés, cou long et étiré, minceur effrayante, air grave, absence d’expression caractérisent son travail. Il souligne aussi les formes du visage avec des lignes sombres et à cette période, il restreint sa gamme chromatique à trois couleurs. «En effet, ce qui préoccupe Modigliani, c’est l’effet plastique de la ligne, son relief, le modelé n’est que très légèrement indiqué et la couleur réservée, harmonieuse, sans épaisseur, car elle n’est là que pour « agrémenter » le dessin.» 1 De l’œuvre Hanka Zborowska au bougeoir se dégagent la tristesse, la souffrance et la maladie. Le visage aux couleurs chaudes se découpe sur un fond froid et terne. Comme la majorité des oeuvres que l’artiste peint les derniers mois de sa vie, le fond est uni et le portrait est très léché. La majorité de ses personnages sont de face, coupés à la mi-cuisse ou aux épaules et sont devant un fond presque uni.


Situation dans l’œuvre de l’artiste

Vers 1901, Modigliani commença à étudier la peinture en Italie à l’Académie de beaux-arts de Florence et en 1906, il s’installe à Paris où il fait ses premières expositions de peintures. Vers 1909, on remarque une influence Césarienne dans son travail. Par la suite, il laisse la peinture de côté et se consacre au dessin et à la sculpture. Son style est inspiré des masques primitifs au profil allongé des arts nègres.

En 1914, il recommence à peindre en essayant de sortir des manières académiques qu’il a apprises en étudiant. Il cherche et dessine des formes qui sont nouvelles et qui lui sont personnelles pour ensuite travailler avec la couleur. Son travail ressemble beaucoup à de la sculpture car il souhaitait continuer à sculpter mais sa santé ne lui permettait pas. D’après Van Gindertaël 2 Madame de Pompadour de 1915 serait le premier essai qu’a fait Modigliani pour faire la transposition de la sculpture en peinture. L’artiste se trouve un style très personnel qu’on qualifiera de plus réaliste avec des formes plus arrondies. Durant cette période, sa gamme de couleurs se restreint aux ocres, aux bruns et aux noirs. Il peint avec une approche sculpturale des portraits et des nus féminins ayant des volumes géométriques et des formes extrêmement allongées. En 1918, sa femme, Jeanne Hébuterne, a une fille. Il commença à peindre des femmes enceintes, des petits garçons, des petites filles et des adolescents. Ses tableaux sont de grands formats avec des couleurs qui sont de plus en plus claires, des bleus intenses et des teintes rosées.

Vers 1919, Modigliani a la tuberculose et sa vie est perturbée par sa maladie. Toute ses peintures sont des représentation de ses proches : son épouse, Jeanne, Zborowski, Lunia et Hanka. Hanka Zborowska au bougeoir, réalisé en 1919, montre la gravité et l’allongement extrême de ses modèles dans son travail qui s’amplifie en même temps que sa maladie. Il meurt en janvier 1920 et sa femme se suicide quelques jours après.

 

Situation dans son contexte

L’œuvre de Modigliani est très personnelle. Il retient du cubisme les formes et volumes géométriques et l’introduction de quelques caractères imprimés. L’abstraction qui, à cette époque, se répand partout en Europe, ne le concerne point. Beaucoup qualifient Modigliani d’expressionniste à cause de la simplification de ses formes, de ses lignes, des aplats de ses couleurs ainsi que de ses tons soutenus. Cependant, les expressionnistes se préoccupaient de certaines valeurs comme un retour à la nature que Modigliani n’a jamais eu. On réalise que l’artiste s’inspire de différents mouvements tout en ayant un style propre à lui qui ne se rattache à aucune école.

 

Incidences

Pour conclure, on s’aperçoit que les dessins de Modigliani sont d’une très grande importance car ils constellent toute son œuvre, du début à la fin de sa vie et sont essentiels à l’artiste pour peindre. La quasi-totalité de ses tableaux sont des portraits d’hommes, de femmes et quelque fois d’enfants. « Visages tous différents et pourtant, […], ils vivent du même regard : celui de Modigliani. Car il a si bien mis au jour la psychologie de ses modèles, leurs aspirations et leurs tourments qui sont aussi les siens, qu’il a pour ainsi dire pris leur identité.» 3 Des portraits de la vie quotidienne, de la lassitude et des tourments qu’elle entraîne. L’artiste semble lire au travers de ses modèles mais c’est plutôt ses émotions personnelles qui se dégagent de son travail.

 

 

1 Encyclopædia Universalis cité par http://membres.lycos.fr/valchy/Pages/bio_modigliani.htm

2 Roger Van Gindertael, Modigliani et Montparnasse, tête de feuilles, Paris, 1976, p.20 cité par http://www.u-bourgogne.fr/monge/f.nadaud/lecaro/concl.html

3 ZURCHER, Bernard, Modigliani, Paris, Fernannd hazan éditeur, 1980, 101 p. citation p.7

 

Bibliographie

CASTIEAU-BARRIELLE, Thérèse, La vie et l’œuvre de Amedeo Modigliani, Paris, ACR Édition, 1987, 235 p.

LIPCHITZ, Jacques, Modigliani, New York, Milton S.Fox, 1954, 64 p.

MODIGLIANI, Jeanne, Modigliani, une biographie par Jeanne Modigliani, Coll. « Jean-Luc Gautier », Traduction de C. Moatti, Paris, Adam Biro, 1990,153 p.

ROY, Claude, Modigliani, Coll. « Le goût de notre temps », Paris, Art Albert Skira, 1958, 133 p.

ZURCHER, Bernard, Modigliani, Paris, Fernannd hazan éditeur, 1980, 101 p.

 

Ressources Internet

Le CARO, Sophie, Le primitivisme et Modigliani? (page consultée le 5 octobre 2003), http://www.u-bourgogne.fr/monge/f.nadaud/lecaro/concl.html

Encyclopædia Universalis, (page consultée le 5 octobre 2003), http://membres.lycos.fr/valchy/Pages/bio_modigliani.htm

PARISOT, Christian, Amedeo Modigliani, (page consultée le 6 octobre 2003), http://www.a525g.com/art/modigliani.htm


Commentaire

Jacinthe Dagenais-Côté

 

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